En attendant le déconfinement… que savons-nous du Coronavirus ?
Comme le Covid-19 cause une maladie encore très récente que l’on ne maîtrise pas, il ne faut pas s‘étonner de lire tout et son contraire à son sujet. Parmi les questions les plus importantes : Qu’est-ce qui fait qu’une personne atteinte du virus arrive à un stade grave, voire terminal, alors qu’une autre ne ressentira, au pire, que quelques symptômes similaires à ceux du rhume ? Il existe quelques facteurs de risque évidents, notamment l’âge et les maladies sous-jacentes. Mais chez les jeunes patients en bonne santé, les facteurs de risque ne sont pas encore connus avec certitude.
Une pathologie fulgurante et imprévisible, même sans comorbidité
Dans les pires cas de Covid-19, le virus attaque et détruit non seulement les tissus des poumons, mais déclenche également une réaction excessive du système immunitaire, créant des niveaux d’inflammation dangereux. Beaucoup de ces patients sont incapables de respirer par eux-mêmes, et certains meurent dans les unités de soins intensifs des hôpitaux ou à leur domicile. Pour d’autres, dont le cas est moins grave, un séjour à l’hôpital peut se terminer sans qu’il ne soit nécessaire de recourir à une ventilation artificielle. Ces patients rentrent chez eux après avoir été traités pour une pneumonie.
Beaucoup d’autres encore surmontent cette maladie à la maison, au lit avec de la fièvre, en s’efforçant de s’isoler du reste de leur foyer. D’autres encore, peut-être entre 25 et 50 % de toutes les personnes infectées, ne ressentent aucun symptôme de Covid-19. Ce large éventail de gravité des cas de Covid-19 explique en partie pourquoi cette crise sanitaire est si difficile à juguler : le personnel médical et les chercheurs naviguent à vue. Les cas légers ou asymptomatiques peuvent propager la maladie aux plus vulnérables, qui peuvent souffrir énormément et, dans certains cas, en mourir.
« Beaucoup de jeunes patients sans comorbidité tombent très malades, et nous essayons de savoir pourquoi », explique le Dr Rochelle Walensky, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital général du Massachusetts et professeur de médecine à Harvard. « Nous savons que cela se produit de manière précipitée. Un jour ils vont bien, le lendemain ils doivent être intubés. C’est l’une des parties les plus effrayantes de cette maladie ». Rappelons que les Etats-Unis sont aujourd’hui considérés comme le foyer de la pandémie, avec un triste record de 2 000 morts en une seule journée. Pour beaucoup, la crise sanitaire actuelle met à nu les dysfonctionnements du système de santé américain. Pour en savoir plus sur le sujet, rendez-vous sur http://www.tremplinentreprises.com/.
Le Covid-19 : une infection énigmatique
Les médecins voient régulièrement le même virus faire des ravages sur une personne saine et épargner un patient présentant un certain nombre de facteurs de comorbidité. « Ce que nous voyons ici est similaire pour la tuberculose, la malaria et toutes les maladies infectieuses que l’humanité a connues », déclare le Dr Jean-Laurent Casanova, pédiatre qui étudie la génétique de la gravité des maladies. « Certaines personnes contrôlent très bien l’agent infectieux, d’autres meurent, et il y a tout ce qu’il y a entre les deux. C’est ce que nous appelons l’énigme de l’infection ». Ce qui est frustrant, explique-t-il, c’est que la réponse à l’énigme infectieuse peut être différente pour chaque maladie. Les voies biologiques qui conduisent à une maladie grave pour un virus peuvent ne pas être les mêmes que celles qui conduisent à une maladie grave avec un autre virus. Chaque infection nécessite sa propre enquête, ce qui explique la relative lenteur des chercheurs.
Les différences individuelles dans la réponse immunitaire
Les scientifiques ont déjà quelques hypothèses à tester, et quelques pistes à suivre, pour répondre à l’énigme de l’infection du Covid-19. D’une part, on pense que la différence entre les cas bénins et les cas graves de Covid-19 pourrait être liée à la façon dont le système immunitaire de la personne réagit au virus.
Après l’apparition d’une infection, le système immunitaire se mobilise pour créer des anticorps, soit des protéines qui chassent et tuent les envahisseurs étrangers comme les virus dans notre corps. Dans certains cas, « ces anticorps peuvent aussi se retourner contre nous », explique Akiko Iwasaki, immunobiologiste. Certains anticorps se lient au virus, et au lieu de le neutraliser, ils sont absorbés par les globules blancs. Ces globules blancs se détraquent, produisant des molécules appelées cytokines.
Ce sont ces substances chimiques qui, entre autres, favorisent l’inflammation dans tout le corps. On ne sait pas très bien pourquoi cette « tempête de cytokines » pourrait avoir un impact grave sur une personne et ne pas se produire du tout chez une autre. Il est possible que les différences entre les sexes jouent également un rôle. En France et dans le monde entier, il semble que le Covid-19 tue plus d’hommes que de femmes. Pourquoi ? Mystère.
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